Je suis touché : où et comment ?

Cartographie cérébrale d’après les travaux de Wilder Penfield, vers 1930

Quelles sont les parties du corps les plus sensibles ? Retrouvez quelques éléments de réponse dans les travaux de recherche de neuro-scientifiques qui ont étudié la question.

Vers 1930, Wilder Penfield, neurochirurgien canadien réalise des opérations sur les patients conscients, atteints d’épilepsie. Il applique des stimulations électriques indolores sur leur cortex, et note, pour chaque zone, leur réaction : réponse motrice ou sensorielle. Il en tire des enseignements sur la localisation de ces fonctions et leur étendue cérébrale.

Pour rendre les choses plus explicites, il demande à une artiste de créer deux représentations de cerveaux, l’un moteur, l’autre sensoriel. C’est ainsi que naissent les « homonculus de Penfield ».

Homonculus de Penfield, vers 1930

Cet homonculus sensoriel est une représentation imparfaite de notre sensibilité tactile. La taille excessive de certaines zones de ce corps difforme est là pour souligner l’ampleur de leur sensibilité respective.

Pour établir ces cartographies cérébrales schématiques, le neurochirurgien a isolé les différents organes et les a répartis autour d’un cerveau sensoriel imaginaire, où la taille des organes est proportionnelle à leur importance sensorielle.

En effet, lorsque nous sommes touchés, la partie du corps effleurée envoie des messages nerveux à une partie correspondante du cortex somatosensoriel. La taille de la projection d’une partie du corps est proportionnelle au nombre de récepteurs du toucher, de la température ou de la douleur qui y sont présents. Les mains et les lèvres sont particulièrement sensibles…

Cartographies d’après les travaux de Susannah Walker, vers 2014

En 2014, les neuroscientifiques Susannah Walker et Francis MacGlone ont livré une desciption analogue des projections du toucher émotionnel sur une autre partie du cortex cérébral : le cortex insulaire. On peut voir ici la forte concentration des fibres CT (C-Tactiles, qui éveillent le plaisir) du toucher émotionnel dans le dos, les épaules, le cuir chevelu et les avant-bras.

Source : Cerveau & Psycho, dossier « La force du toucher », février 2016.

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