La relaxation coréenne ou l’art de se laisser être

© Rémi DEBREU – instagram : remiavec1i

La relaxation coréenne se reçoit habillé, allongé au sol sur un futon dans des vêtements chauds et confortables. Son intention est de favoriser le relâchement des zones de tension tout particulièrement au niveau des articulations .

Ma découverte de la relaxation coréenne remonte à il y a 3 ans. Je m’étais alors inscrite à une initiation au massage à l’heure du massage, accompagnée de mon cobaye, mon compagnon. Le temps d’une après-midi, je découvrais alors comment masser à partir de ma propre identité, de ma propre gestuelle. J’apprenais à corriger ma posture pour plus de confort et pour mieux donner. C’est suite à un échange sur le lâcher-prise avec Delphine que je découvrais alors une technique qui jusque-là m’était totalement inconnue : la relaxation coréenne.

Après cette initiation, je partais avec une nouvelle vision du massage et découvrais qu’un massage ce n’est pas seulement une pratique sur table avec de l’huile … Quelle belle découverte ! Je me lançais alors dans une recherche sur le sujet et décida quelques temps plus tard de partir me former à Lyon avec l’école Azenday à la découverte de ce protocole si singulier.

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Cette méthode est encore trop peu connue en Occident. S’il est difficile de déterminer les origines exactes de la relaxation coréenne, ce qui est certain c’est qu’elle s’apparente à la tradition et est reliée à un courant culturel trouvant son origine probablement dans la tradition chinoise. Elle existe encore et notamment en Corée mais non pas sous forme de technique. Dans quelques villages, dans quelques familles, elle sert encore à créer des liens de solidarité entre les membres du groupe. Sa pratique n’est pas systématique, ni ne fait l’objet d’une théorie, mais en parcourant l’Extrême Orient, on sent que c’est une connaissance qui est là, sous-jacente, dans les milieux populaires. Source : Rishi J-B, La Relaxation Coréenne, éd. Quadra

La relaxation coréenne est une technique de détente douce et progressive qui nécessite un protocole rigoureux allant des pieds jusqu’à la tête avec des ondes vibratoires, des étirements délicats, des légères secousses et des ballottements de chaque partie du corps sollicitée.

La technique procure un véritable bien-être d’une rare profondeur et contribue au ré-équilibrage de nos systèmes physiologiques tout en permettant de vivre une agréable expérience de l’apesanteur et de lâcher-prise.

Pendant 4 jours consécutifs je suais à grosses gouttes, prête à recevoir le poids du corps de l’autre. Mais je n’avais alors pas encore intégré l’importance du confort et de la respiration aussi pour le masseur.

Car au-delà de la technique, c’est avant tout l’écoute et la présence du masseur qui va déterminer la qualité de la détente.

« Car si la relaxation coréenne peut favoriser le relâchement et le bien-être, elle peut aussi faire prendre conscience des blocages, des noeuds physiologiques et des résistances corporelles. C’est donc dans une véritable relation de confiance entre le donneur et le receveur que ce massage prendre tout son sens. » Sook Pasquier

© Rémi DEBREU – instagram : remiavec1i

« Lâcher-prise » ou « Laisser-être »

Si l’on parle souvent de la relaxation coréenne comme d’une technique du lâcher-prise, je préfère employer ici l’expression du « laisser-être ». Je me suis souvent demandé, notamment lors de ma formation à la relaxation coréenne à l’EMPSI comment je réagirais en tant que massée si je n’arrivais pas à « lâcher » dans les bras du masseur…

L’injonction souvent employée pour signifier à l’autre (le massé) de se détendre en lui disant « allez-y lâchez-vous » est-elle bien efficace ? Il me semble que cela peut même parfois procurer l’effet inverse …

Là est donc toute la subtilité de cette technique. Entre l’accueil de ce qui est là et l’intention de permettre au massé de se laisser-être, de provoquer le relâchement.

La volonté de tout contrôler – souvent une forme atténuée de la névrose d’angoisse – se lit bien souvent dans le corps. Cette attitude mentale s’accompagne notamment de crispations au niveau des articulations, engendrées par un tonus musculaire excessif. Elle se révèle par l’impossibilité de se laisser manipuler passivement, sans reprendre l’initiative du mouvement, soit pour s’opposer, soit pour aider le praticien en anticipant ses gestes.

La relaxation coréenne vient dire par le geste et la présence : « Tu peux abandonner, l’espace d’une séance, cette volonté de tout contrôler. Tu peux sentir comment c’est, de vivre l’absence de tension, dans chacune de tes articulations ». Et elle ajoute : « Si c’est impossible pour toi de le vivre complètement, respecte cela, respecte les peurs, les tristesses, les colères qui sont derrière. Mais sens que par moment ou par endroit, tu peux aussi ne rien faire, ne pas agir, et sens comme c’est bon ».

Extrait de l’article « La relaxation coréenne, au delà d’une technique de bien-être » par Manuel Gastambide, directeur de l’EMPSI.

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